Plantes aquatiques purifiantes : découvrez les meilleures espèces pour filtrer l’eau naturellement dans votre bassin, étang ou aquarium. Un guide complet sur les plantes filtrantes, émergentes, flottantes et immergées, avec conseils pratiques, exemples d’associations et systèmes de phytoépuration.
Quelles plantes pour une eau claire et saine ?
Introduction
Les plantes aquatiques permettent d’améliorer naturellement la qualité de l’eau dans les bassins, étangs, mares ou aquariums. Leur capacité à absorber les polluants, filtrer les nutriments excédentaires et oxygéner l’eau en fait des alliées incontournables pour préserver un écosystème aquatique sain. En combinant plusieurs types de végétaux, il est possible de créer un filtre naturel performant, décoratif et durable, sans produits chimiques.
Fonctionnement des plantes purifiantes
Ces plantes agissent à plusieurs niveaux :
- Absorption des nutriments tels que nitrates, phosphates, ammoniac.
- Fixation de métaux lourds (plomb, arsenic, zinc, cadmium).
- Rétention des matières en suspension.
- Production d’oxygène, essentielle pour les micro-organismes bénéfiques.
- Ombre et régulation thermique, limitant la prolifération d’algues.
Certaines espèces, grâce à leur croissance rapide et leur puissant système racinaire, sont capables de rivaliser avec les systèmes de filtration mécanique, voire de les dépasser dans certains cas.
Les trois grandes catégories de plantes filtrantes
Plantes immergées
Ces plantes vivent totalement sous l’eau. Elles absorbent les nutriments par leurs feuilles et oxygènent efficacement le milieu.
- Ceratophyllum demersum (cornifle) : plante à croissance rapide, utile contre les algues.
- Anacharis (élodée) : tolère l’ombre partielle, absorbe nitrates et phosphates.
- Fanwort (cabomba) : très décorative, nécessite une eau douce, claire.
- Hornwort : ne s’enracine pas, très pratique pour les petits bassins.
Profondeur idéale : 40 à 80 cm
Exposition : lumière indirecte à mi-ombre
Rusticité : moyenne à bonne selon l’espèce
Plantes flottantes
Ces plantes vivent à la surface de l’eau et absorbent les nutriments directement par leurs racines flottantes.
- Lemna minor (lentille d’eau) : efficace mais invasive dans certains cas.
- Jacinthe d’eau (eichhornia crassipes) : croissance rapide, puissante filtration, attention à l’invasivité.
- Pistia stratiotes (laitue d’eau) : couvre la surface, absorbe phosphates et azote.
- Salvinia natans : alternative plus discrète, adaptée aux petits plans d’eau.
Profondeur idéale : flottante
Exposition : pleine lumière
Rusticité : faible, gélive
Plantes émergentes
Racines sous l’eau, feuillage à l’extérieur. Elles filtrent en profondeur et stabilisent les berges.
- Iris pseudacorus (iris des marais) : puissant filtre, idéal pour les bassins naturels.
- Typha angustifolia (massette) : absorbe les métaux lourds, très robuste.
- Phragmites australis (roseau commun) : star de la phytoépuration, racines profondes, jusqu’à 4 m de haut.
- Butomus umbellatus (jonc fleuri) : esthétique et filtrant, croissance en touffes.
Profondeur idéale : 0 à 30 cm
Exposition : soleil à mi-ombre
Rusticité : excellente, jusqu’à -25°C
Fiches plantes détaillées
Iris pseudacorus
Plante à rhizome vigoureux, elle absorbe nitrates et phosphates et stabilise les berges. Adaptée à tous les climats tempérés.
Floraison : mai-juin
Rusticité : excellente
Densité idéale : 4 pieds/m²
Phragmites australis
Parfait pour les filtres verticaux à double niveau. Son système rhizomateux profond permet un ancrage solide et une filtration sur 80 cm de profondeur.
Croissance : rapide
Taille : jusqu’à 4 m
Températures : jusqu’à -25°C
Ceratophyllum demersum
Ne s’enracine pas, flottant sous l’eau, très bon absorbeur d’azote et inhibiteur d’algues.
Croissance : très rapide
Utilisation : bassins, aquariums
Entretien : faible
Combinaisons idéales selon les besoins
Pour un petit bassin décoratif
- Ceratophyllum + Salvinia + Butomus
Équilibre entre filtration, esthétique et oxygénation.
Pour la phytoépuration d’eaux usées
- Phragmites + Iris pseudacorus + Typha
Structure efficace en cascade, avec plantes robustes et rustiques.
Pour un bassin à poissons
- Hornwort + Pistia + Pontédérie
Oxygénation, ombre, contrôle des nutriments pour protéger la faune.
Exemple de système de phytoépuration à double niveau
- Préfiltre gravitaire (gravier, sable)
- Premier bassin planté de roseaux (phragmites) : traitement primaire, élimination des matières en suspension
- Second bassin avec iris et joncs : finition, absorption des résidus de nutriments
- Sortie d’eau purifiée vers une mare ou un fossé
Ce système fonctionne sans pompe et nécessite peu d’entretien (curage tous les 10 ans environ).
Plantes d’intérieur et aquariums
Certaines plantes d’intérieur sont parfaitement adaptées à la purification des aquariums ou des mini-bassins tropicaux.
- Pothos (Epipremnum) : pousse rapide, racines longues très décoratives.
- Papyrus (Cyperus alternifolius) : croissance en hauteur, excellente absorption.
- Monstera deliciosa : feuillage large, efficace mais nécessite de l’espace.
- Lucky bamboo (Dracaena) et Syngonium : robustes et faciles à entretenir.
Conseils pratiques
- Utiliser des paniers ajourés pour contrôler la propagation
- Installer un substrat filtrant spécifique (type superdensa)
- Tailler régulièrement pour éviter l’encombrement
- Associer plusieurs types de plantes pour couvrir toutes les zones : surface, fond, bordures
- Surveiller l’oxygénation nocturne (surtout pour les plantes oxygénantes)
Précautions à prendre
Certaines plantes peuvent devenir invasives selon le climat ou les conditions : jacinthe d’eau, lentille d’eau, laitue d’eau. Leur usage peut être interdit dans certains départements. Toujours vérifier la réglementation locale avant plantation.
Conclusion
L’intégration de plantes aquatiques purifiantes permet de créer un écosystème stable, durable et autonome. En plus d’améliorer la qualité de l’eau, elles apportent une valeur esthétique, limitent les algues, et protègent la biodiversité. Que ce soit pour un petit bassin ornemental, un aquarium ou un système d’assainissement naturel, leur efficacité est prouvée et leur entretien limité.
FAQ – Tout savoir sur les plantes aquatiques purifiantes
Quelles sont les plantes aquatiques les plus efficaces contre les métaux lourds dans l’eau ?
Certaines plantes possèdent une capacité remarquable à absorber ou fixer les métaux lourds. Par exemple :
- Funaria hygrometrica (une mousse) peut absorber de grandes quantités de plomb.
- Warnstofia fluitans, une mousse aquatique nordique, est capable de réduire jusqu’à 80 % la teneur en arsenic dans l’eau en moins d’une heure.
- Mentha aquatica (menthe aquatique) élimine efficacement des bactéries pathogènes (E. coli, Salmonella) ainsi que certains métaux comme le zinc ou le cadmium.
- Juncus effusus (jonc épars) absorbe zinc, cuivre et cobalt en plus des bactéries et hydrocarbures.
Ces espèces sont à privilégier dans des systèmes où la pollution chimique est présente ou en prévention pour la potabilité.
Quelle est la meilleure plante pour filtrer les nitrates dans un aquarium ou un petit bassin ?
La Golden Pothos (Epipremnum pinnatum), souvent utilisée en intérieur, est une plante très performante pour absorber les nitrates et ammoniums. Grâce à ses racines immergées et ses feuilles émergées, elle profite de la lumière ambiante pour croître rapidement, ce qui favorise une purification constante de l’eau. Elle est aussi idéale pour les aquariums low-tech.
Quelle est la plante émergente la plus recommandée pour un système de phytoépuration domestique ?
Le Phragmites australis (roseau commun) est la plante de référence en matière de phytoépuration. Sa croissance rapide, son réseau dense de rhizomes et sa capacité à résister à des températures extrêmes en font une plante idéale pour les filtres verticaux à sable. Elle capte efficacement nitrates, phosphates et matières en suspension tout en assurant une bonne infiltration de l’eau.
Puis-je utiliser des plantes d’intérieur dans un système de filtration aquatique ?
Oui, plusieurs plantes d’intérieur s’adaptent parfaitement à un usage en aquarium ou en bac de culture semi-aquatique :
- Golden Pothos (très populaire)
- Papyrus à ombelles (Cyperus alternifolius)
- Monstera deliciosa
- Dracaena sanderiana (bambou de la chance)
- Ficus pumila
Elles doivent avoir leurs racines immergées, mais les feuilles à l’air libre, pour profiter de leur « avantage aérien » en photosynthèse. Leur croissance rapide est un gage d’efficacité en filtration.
Quelles combinaisons de plantes sont idéales pour un petit bassin décoratif avec poissons ?
Voici une combinaison équilibrée :
- Niveau flottant : Lemna minor (lentille d’eau), Pistia stratiotes (laitue d’eau)
- Niveau émergent : Iris pseudacorus (iris des marais), Butomus umbellatus (jonc fleuri)
- Niveau immergé : Ceratophyllum demersum (cornifle), Elodea canadensis
Cette combinaison permet d’absorber les excès de nutriments, d’ombrer le bassin pour limiter les algues et d’offrir des refuges aux poissons.
Les plantes flottantes peuvent-elles devenir envahissantes ?
Oui. Certaines espèces comme la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) ou la laitue d’eau (Pistia stratiotes) peuvent se multiplier très rapidement, bloquant la lumière pour les autres plantes, consommant trop d’oxygène la nuit, et menaçant l’équilibre du bassin. Une surveillance régulière et des éclaircies manuelles sont nécessaires pour éviter l’asphyxie.
Existe-t-il des plantes comestibles purifiantes pour les bassins ?
Oui. Deux exemples intéressants :
- Lebanese cress (Aethionema cordifolium), une plante flottante rapide à croissance dense et comestible, idéale en salade.
- Vietnamese water mint (Polygonum odoratum) : très efficace pour filtrer les eaux troubles, elle est également utilisée en cuisine asiatique.
Ces plantes allient utilité écologique et culinaire.
Une plante allélopathique peut-elle nuire aux autres plantes du bassin ?
Oui. Par exemple, le Ceratophyllum demersum libère des substances qui inhibent la croissance de certaines algues et plantes concurrentes. Cela peut être bénéfique pour limiter les algues, mais en trop grande quantité, cela peut freiner le développement d’espèces utiles. Il faut donc bien équilibrer la densité des plantations.
Quelle est la densité idéale pour les plantes de phytoépuration ?
Dans un filtre à double niveau, les recommandations typiques sont :
- Iris pseudacorus : environ 4 plantes par m²
- Phragmites australis : jusqu’à 100 tiges/m² dans leur pleine maturité
- Typha (massette) et autres : selon leur diamètre racinaire, prévoir 3 à 6 plants/m²
L’objectif est de maximiser la surface racinaire sans étouffer le sol ni empêcher la circulation de l’eau.
Les plantes filtrantes peuvent-elles remplacer un filtre mécanique ?
Elles peuvent compléter efficacement un filtre mécanique, mais pas toujours le remplacer complètement. Les plantes sont excellentes pour stabiliser l’écosystème, absorber les nutriments, oxygéner l’eau et limiter les algues. Toutefois, dans les bassins très peuplés en poissons, un filtre mécanique reste nécessaire pour éliminer les particules solides (déchets, feuilles mortes).